Le poeme de la montagne
Liebster, Dich wundert die Rede?
Alle Scheidenden reden wie Trunkene
und nehmen gerne sich festlichā¦
Hoī£lderlin
Dedicace
Que tu tressailles ā
Et tombent des montagnes,
Et monte ā lāaļ¤me!
Laisse mon chant monter:
Chant de lāentaille,
De ma montagne.
Je ne pourrai
Ni la`, ni deŅsormais
Combler lāentaille.
Laisse mon chant monter
Tout au sommet
De la montagne.
Cette montagne eŅtait le torse
Dāun conscrit renverseŅ par la mitraille.
La montagne voulait des noces,
Des le`vres vierges, un ceŅreŅmonial.
Cette montagne ā lāŠµxigeait.
Irruption de lāoceŅan dans lāoreille,
Criant Ā«hourraĀ» dāun meļ¤me jet.
Cette montagne errait et guerroyait.
Montagne pareille au tonnerre.
Cāest en vain quāon joue avec les titans!
De la montagne ā la dernie`re
Maison au bout du faubourg: souviens-tāen!
Des mondes ā que cette montagne!
Pour le monde il prend cher, Dieu est avide.
Lāentaille vint de la montagne.
La montagne eŅtait par-dessus la ville.
Parnasse, SinaŃ?
Non! Simple colline a` casernes,
Rien dāautre ā feu! vas-y!
Bien quāoctobre et non mai, quāy faire?
Cette montagne-ci
MāeŅtait le paradis!
Paradis sur la paume offert
ā Qui sāy frotte, bruļ¤le entier! ā
La montagne avec ses ornie`res
DeŅvalait sous nos pieds.
Comme un titan avec ses pattes
De buisson et de houx,
La montagne agrippait nos basques
Et ordonnait: ā debout!
Paradis ā oh, nul b-a-ba,
ā Courants dāair: dāair troueŅs! ā
La montagne nous jetait bas
Et attirait: ā coucheŅ!
Comment? Cāest a` nāy rien comprendre:
PropulseŅs, eŅbahis!
La montagne eŅtait consacrante
Et deŅsignait: ā ici...
PerseŅphone, pour ce grain de grenade...
Lāoublier en plein gel dāhiver?!
Double coquille des le`vres qui tardent,
Leur bord aux miennes ā entrouvert.
PerseŅphone, pour un grain deŅgradeŅe!
La pourpre opiniaļ¤tre des le`vres,
Et tes cils ā pure brisure et, doreŅe,
La dent de lāeŅtoile sāeŅle`ve...
Ni erreur ā que la passion, ni conte,
Et nul mentir, mais: dāun jour!
Ah! Si nous eŅtions venus au monde
En terrestres de lāamour!
Ah! Si tout bonnement, dāun sens suļ¤r:
Cļ²a? ā colline! Mamelon!
(A lāattrait pour le gouffre on mesure,
Dit-on, le niveau des monts.)
Dans les touffes de bruye`re fauve,
Les souffrants ļlots de pins...
(... Le deŅlire: au dessus du niveau
De la vie.)
ā Prends, je suis tien!
HeŅlas! La famille douce, ronde,
Les gazouillis quāeux savourent...
Puisque nous sommes venus au monde
En ceŅlestes de lāamour!
Lamentait la montagne (en terre tant reste
Ame`re lāentaille ou` saignent les ruptures),
Lamentait la montagne sur la tendresse
Tenaillante de nos matins obscurs.
Lamentait la montagne sur notre lien:
Nos le`vres: parenteŅ des plus imparables!
TeŅmoignait la montagne ā quāa` chacun
Il serait duļ¤ selon ses larmes.
Et la montagne teŅmoignait ā camp tsigane,
La vie! de cļur en cļur quāon brade son temps!
La montagne lamentait encore: Agar,
Il la fit partir ā avec lāenfant pourtant!
Et la montagne teŅmoignait ā nous: jouets
Du deŅmon! Nulle intention dans ses montages!
La montagne parlait, nous eŅtions muets.
Nous nous en remettions a` la montagne.
Lamentait la montagne ā rien que tristesse
Resterait du sang et brasier qui sont noļ¤tres.
TeŅmoignait la montagne: elle ne nous laisse-
Rait pas, ne tāadmettrait pas avec une autre.
Lamentait la montagne ā rien que fumeŅe
Resterait de nos citeŅs et au-dela`.
TeŅmoignait la montagne ā nous: destineŅs
Aux autres (je nāenvie pas ces autres-la`!).
Lamentait la montagne ā dāun poids affreux,
Le serment quāil est trop tard que nous reniions.
TeŅmoignait la montagne ā vieux est le nļud
Gordien ā devoir et passion.
Lamentait la montagne sur notre entaille ā
Demain! Attends! Quand au-dessus de nos fronts
Non la mort, ā seul memento: la mer eŅtale!
Demain, quand nous comprendrons.
Un bruit... Comme si quelquāun tout simplement ā
Eh bien.... pleurait tout pre`s?
Lamentait la montagne, seŅpareŅment
Descendre il nous faudrait
Dans la vie dont nous savons bien tous: bohe`me,
Boue, bazar, et caetera...
TeŅmoignait encore que tous les poe`mes
Des montagnes
sāeŅcrivent
comme cļ²a.
Cette montagne eŅtait la bosse
DāAtlas, ā titan geŅmissant qui tient bon.
La montagne fera la force
De la ville ou` de`s lāaube nous battons
Nos vies comme cartes jeteŅes!
ā PassionneŅs, obstineŅs a` ne pas eļ¤tre.
Ainsi que lāours pour lāaļ¤preteŅ
De son cri, ainsi que les douze apoļ¤tres
ReŅveŅrez mon ingrate grotte.
(Grotte ā jāeŅtais, ou` les vagues sāengouffrent!)
De ce jeu la dernie`re porte,
Tāen souviens-tu ā tout au bout du faubourg?
Des mondes ā que cette montagne!
Les dieux se vengent de leurs simulacres.
Lāentaille vint de la montagne.
La montagne eŅtait sur moi seŅpulcrale.
Passeront les anneŅes, la pierre sus-dite
En plate sera changeŅe, oļ¤teŅe.
Alors notre montagne sera construite
De pavillons, dāenclos ā grignoteŅe.
On dit quāen bordure, sur de tels coteaux
Lāair est plus pur et quāil fait bon vivre.
Et lāon se mettra a` tailler des lambeaux,
A rayer de linteaux lāherbe vive,
A niveler mes cols et tous mes ravins ā
A lāenvers! Car il faut quāun soupcļ²on
De maison entre dans le bonheur dāau moins
Quelquāun, ā de bonheur ā dans la maison!
De bonheur, ā dans la maison, dāamour deŅnueŅ
De fiction et de tension des veines!
Cāest quāil faut eļ¤tre femme et le supporter!
(Il fut bel et bien, quand tu venais,
Le bonheur ā dans la maison!) Dāamour tranquille,
Sans que rupture et couteau sāimposent.
Des ruines de notre bonheur une ville
Se le`vera ā dāeŅpoux et dāeŅpouses.
Et au bon air dans cette meļ¤me nature
ā Si tu peux ā faute! Tant quāil est toļ¤t! ā
Les boutiquiers pourront en villeŅgiature
Maļ¤cher et remaļ¤cher leur magot.
Et dāinventer des couloirs courbes ou droits
Pour que, brin a` brin, la maison ā fuļ¤t!
Car il faut bien quāau moins quelquāun ait un toit
Et un nid de cigogne au-dessus.
Jamais la montagne nāoubliera ā le jeu
Sous le poids de pareils fondements.
Se perdre ā on le peut, ā la meŅmoire: on ne peut:
La montagne a montagnes de temps!
Et ils comprendront! Que leurs yeux sāeŅcarquillent
Devant les crevasses obstineŅes:
Non pas monticule planteŅ de familles, ā
Mais crate`re quāon a deŅclencheŅ!
On nāimmobilisera pas le VeŅsuve
Par des vignes! Avec du lin on
Ne tiendra pas un geŅant! La folle eŅtuve
Des le`vres suffit afin quāen lion
Les vignes changeŅes, se retournent soudain,
Crachant sur vous des laves de haine.
Vos filles seront rien moins que des putains
Et vos fils eŅcriront des poe`mes!
Fille, eŅle`ve un enfant naturel! Dehors,
Fils! Livre-toi aux femmes du vent!
Il ne vous sera pas donneŅ, vous ā les corps,
De seŅjour de plaisir sur mon sang!
Plus dur que la pierre angulaire ā voici
Le serment dāun mourant qui deŅfaille:
Il ne vous sera pas donneŅ, vous ā fourmis,
De bonheur dāen-bas sur ma montagne!
Vienne un temps ignoreŅ, ā une heure incertaine,
ā Famille au complet ā vous connaļtrez
La montagne du commandement septie`me,
ā Montagne eŅnorme, deŅmesureŅe.
Postface
La meŅmoire a des effondrements,
Les yeux sont recouverts de sept taies...
Je ne te vois pas ā seŅpareŅment.
Un trou blanc ā a` la place des traits.
Sans indices. Trou, vaste paļ¤leur
ā Que toi, tout toi! (Lāaļ¤me nāest que plaies,
Pure plaie.) Cāest lāļuvre des tailleurs
De marquer les deŅtails a` la craie.
Tout le ciel dāun seul tenant sāeŅtale.
LāoceŅan: des gouttes le remplissent?
Sans indices. Tout entier ā speŅcial ā
Lui! Complice est lāamour, non police.
Pelage dāalezan, de moreau?
Que le voisin le dise: il voit bien.
La passion coupe-t-elle en morceaux?
Et moi, suis-je horloger, chirurgien?
Tu es un cercle entier ā pleinement.
Tourbillon ā pleinement, bloc entier.
Je ne te vois pas seŅpareŅment
De lāamour. Signe dāeŅgaliteŅ.
(Dans les touffes de duvet, la nuit,
ā Collines dāeŅcume par rafales ā
La nouveauteŅ eŅtrange pour lāouŃe,
Au lieu du Ā«jeĀ»: le Ā«nousĀ» impeŅrialā¦)
Mais dans les jours eŅtroits, indigents
ā Ā«La vie, telle quāelle estĀ» ā en revanche,
Je ne te vois pas conjointement
Avec aucune.
ā MeŅmoire se venge.
Le poeme de la fin
Le poteau sur un ciel rouilleŅ,
Doigt hautain.
Lui, posteŅ au lieu deŅsigneŅ;
ā Le destin.
Moins le quart. Ponctuel, non? ā La mort
Nāattend pas.
ExageŅreŅment de`s lāabord:
Chapeau bas.
Chaque cil dāun deŅfi ā chargeŅ!
Bouche: exclue.
ExageŅreŅment deŅgageŅ,
Le salut.
ā Moins le quart. Exact, non? Syllabes
Sonnant faux.
Le cļur tombe: quāa-t-il? Signal
Du cerveau!
Ciel des noirs preŅsages: acier
Et rouilleur.
Lui, preŅsent au lieu familier.
Soir: six heures.
Ce baiser: le`vres de boix! Bien
Insonore!
Tel quāaux souveraines ā la main,
Tel quāaux morts...
Citoyen se preŅcipitant:
Les reins prennent.
ExageŅreŅment lancinante,
La sire`ne.
Hurlante, ainsi quāun chien rugit,
ā Bruit rageur.
(ExageŅration de la vie
Quand on meurt).
Soudain, ā ce qui nāest quāa` mi-corps ā
Jusquāaux astres.
(ExageŅreŅment, ou encore:
Tout plus vaste).
Mentalement: cher, cher. ā Quelle heure?
ā Sept, disons.
Au cineŅma, ou bien? ā Lueur:
«La maison!»
Libre fratrie nomade, ā
Cāest la` quāon te menait!
Cāest lāeŅclair, la tornade,
Le sabre ā son reflet,
Ce sont les mots en foule
Que dāeffroi nous taisons.
Cāest la maison qui croule ā
Ce mot: maison.
Cri de lāenfant perdu:
Ma maison!
Le tout-petit ā son duļ¤:
«Ma», «mes», «mon»!
Mon fre`re en aventure,
Ma fie`vre et ma fusion,
On se rue hors des murs,
Et toi ā a` la maison!
Cheval ruant rompt lāattache ā
Les cimes! ā Corde en charpie.
ā Mais de maison, pas la trace!
ā Si, a` dix me`tres dāici:
La maison sur la montagne.
ā Plus haut, encore? ā Au sommet.
Au bord du toit, la mansarde.
ā Ā«Qui ne bruļ¤le pas du fait
De la seule aube?Ā» De`s lors,
Vivre? ā Poe`mes, raillez!
Maison, cāest dire: dehors,
Dans la nuit.
(A qui narrer
Ma peine, oh! a` qui ma perte?
Lāhorreur violaceŅe, qui lāouŃt?...)
āVotre reŅponse ā enfin preļ¤te? ā
Cāest un meŅditatif: ā oui.
Et maintenant ā le quai. A lāeau
Je me tiens comme a` un corps dur.
SeŅmiramis, ah! ils sont beaux
Tes jardins suspendus, pour suļ¤r!
A lāeau ā rouleau de minerai
Aux macabres enluminures ā
Je me tiens, comme a` son livret ā
La cantatrice, comme aux murs
Lāaveugle... Prise dans tes froids?
Tu māentends? ā Je me penche (chiche?)
A lāeŅtancheuse-en-toute-soif
Je me tiens, comme a` la corniche
Le somnambule...
Peur, mais pas
Due au fleuve ā suis neŅe naŃade!
Prendre le fleuve pour le bras
De lāaimeŅ, quand il accompagne,
Fide`le...
Des morts cāest lāoctroi!
Oui, mais tous ne vont a` lāaurore...
La mort a` gauche et coļ¤teŅ droit ā
Toi. Mon flanc droit est comme mort.
La lumie`re irradie dāun coup.
Rire a` grelots de bricolage.
«Vous et moi, il faudrait que nous...
(Frisson)... Nous aurons le courage?Ā»
La` un brouillard blond transhume,
Vague dāun volant de gaz.
SurchauffeŅ, surenfumeŅ,
Et surtout ā surjacasseŅ:
Ce que cļ²a sent? Folle presse,
Combine et copinerie,
Cachotteries de commerce
Ainsi que ā poudre de riz.
CeŅlibataires bagueŅs,
Jeunes vieillards aduleŅs...
SurmoqueŅ, surricaneŅ,
Et surtout ā surcalculeŅ!
En liquide et en espe`ces,
Et le bec et la farine.
... Manigances de commerce
Ainsi que ā poudre de riz.
(De profil: ā cļ²a la`, cāest notre
Maison? ā Pas moi la maļtresse!)
Lāun tout a` son cheŅquier, lāautre
Au chiqueŅ dāun gant glaceŅ.
Celui-la` tout doux sāempresse
Pre`s dāun petit pied verni.
... Epousailles de commerce
Ainsi que ā poudre de riz.
Brisure dāargent: lāemble`me
De Malte au carreau, ā stellaire!
SurcaresseŅ, suraimeŅ,
Et surtout ā surcompresseŅ!
SurpinceŅ... (Il pue, le reste
De mangeaille: dis merci!)
... Tripotages de commerce
Ainsi que ā poudre de riz.
Courte, la chaļne? En revanche
Pas de lāacier, du platine!
Des troncs maļ¤chent une tranche
De veau, tremblant de leur triple
Menton. Sur un cou coļ¤nesque,
Le diable ā a` teļ¤te dāoutil.
... Catastrophe de commerce
Ainsi que ā poudre de qui?
Berthold Schwarz...
Un homme doueŅ ā
Et bienfaiteur de lāentourage.
ā Vous et moi, il faudrait que nous
Parlions. ā Nous aurons le courage?
Mouvement des le`vres. Je sais:
Ne parlera pas le premier.
ā Vous ne māaimez pas? ā Mais si je....
ā Vous ne māaimez pas! ā Et mineŅ,
Et liquideŅ, eŅlimineŅ!
(Regard dāaigle sur les parages)
ā Cļ²a ā la maison? Vous y pensez?
ā La maison est en moi. ā Verbiage!
Lāamour, cāest de chair et de sang.
Rougi de son sang qui sāeŅtale.
Lāamour, il vous semble que cāest ā
Bavarder derrie`re une table?
Un quart dāheure et chacun se rentre?
Ainsi que ces messieurs et dames?
Amour, cela veut dire...
ā Temple?
Petit! Que lāon vous plante lame
Apre`s lame! ā Sous lāļil braqueŅ
Des viveurs? (Et moi, a` lā eŅcart:
«Amour, cela veut dire: arc
Tendu: arc, corde: lāaccord craque.Ā»)
ā Amour, cela veut dire ā lien.
Nous, tout est loin: bouches et vies.
(Pas de mauvais ļil! ā tāai-je bien
DemandeŅ en cette heure intime,
Lāheure proche au sommet des monts
Et de la passion. Memoria ā
FumeŅe! Lāamour, cāest tous les dons
Aux flammes ā et toujours pour rien!)
La bouche ā fente de coquille
Paļ¤lie. Non rictus ā inventaire!
ā Et avant toute chose ā un lit
Unique.
ā Abļme! ā avez-vous lāair
De dire. ā Tambour de la main.
ā Ce nāest pas deŅplacer les monts!
Amour, cela veut dire...
ā Mien.
Je vous ai compris. Conclusion?
Tambour de la main sans arreļ¤t
Plus fort. (LāeŅchafaud et la place.)
ā Partons. ā Et moi qui espeŅrais:
Mourons. Cāest tellement plus simple!
Les trucs a` bon marcheŅ, suffit!
Assez de rimes, rails, hoļ¤tels...
ā Amour, cela veut dire: vie.
ā Non, les Anciens le deŅnommaient
Autrement.
ā Eh bien? ā
Le poing serre
Un poisson ā lambeau de mouchoir.
ā On y va? ā Votre itineŅraire?
Cartouche, rails, poison ā au choix!
La mort ā sans ameŅnagements!
ā La vie! ā En geŅneŅral romain,
Regard dāaigle a` son reŅgiment
DeŅfait.
ā Quittons-nous deŅsormais.
ā Je ne le voulais pas. Ou alors
Pas cela. (En silence: eŅcoute!
Vouloir, cāest le propre des corps,
De`s lors lāun a` lāautre ā aļ¤mes nous
Voila`...). Et il ne lāa pas dit.
(Oui, a` lāheure ou` le train se forme,
Le triste honneur de la sortie,
Vous le confiez aux femmes comme
Une coupe...) ā Qui sait? DeŅmence?
MeŅprise? (De courtoise allure,
Menteur confiant a` son amante
Lāhonneur sanglant de la rupture
Comme des fleurs...) Une syllabe
Apre`s lāautre: eh! bien ā quittons-nous,
Avez-vous dit? (Comme qui laļ¤che
Un mouchoir a` lāheure du doux
Tumulte...) De ce combat-ci
Vous eļ¤tes le CeŅsar. (O gifle!
Comme un tropheŅe ā a` lāennemi
Confier lāeŅpeŅe quāon a remise
Soi meļ¤me!). Il continue. (MonteŅe
Du bruit...) ā Je māincline a` nouveau:
Jamais on ne māa devanceŅ
Dans la rupture. ā A toutes vous...?
Et ne le niez pas! Vengeance
Dont Lovelace serait fier.
Geste vous honorant par chance,
Et māarrachant, a` moi, la chair
De lāos. ā Rire bref: perce la
Mort. Geste. (Volition: a` bout!
Vouloir, cāest le propre dāeux-la`,
De`s lors lāun a` lāautre ā ombres nous
Voila`...) dernier clou, non, dernie`re
Vis, car de plomb le cercueil ā est.
ā La toute dernie`re prie`re.
ā JāeŅcoute. ā Pas un mot jamais
Sur nous... a` aucun de ceux..., des
Suivants. (De leur brancard ainsi
Les blesseŅs au printemps ā leveŅs!)
ā Je lāaurais demandeŅ aussi.
En souvenir si je vous donne
Un anneau? ā Non. ā Grand regard vague
De qui sāabsente. (Mets-moi comme
Un sceau sur ton cļur, une bague
A ta main... TheŅaļ¤tre: pas trop!
Avalons!) De biais et tout bas:
ā Plutoļ¤t un livre? ā Comme aux autres?
Du tout! Non, nāen eŅcrivez pas,
De livres...
Donc pas la peine.
Donc pas la peine.
Donc pas de pleurs.
Dans nos fratries
Dāerrants peļ¤cheurs
āNuls pleurs, on rit!
On boit ā nuls pleurs!
Chaleur du sang
Quāon paie ā nuls pleurs!
Perle quāon fond ā
Dans le vin! Monde ā
Ouāon fait! Nuls pleurs!
ā Ainsi, cāest moi qui pars? Mes yeux
Le traversent. Arlequin jette
Un os ā la plus ignominieuse
Des primauteŅs ā a` sa Pierrette
Pour sa fideŅliteŅ: lāhonneur
De la fin. Geste du rideau.
Vocable dernier. En plein cļur
Un doigt de plomb: meilleur, plus chaud
Net...
Dents planteŅes
En pleines le`vres.
Ne pas pleurer!
Le plus muraille ā
Dans le plus pulpe.
Mais ā pas pleurer!
Fratrie dāerrants:
On meurt ā nuls pleurs!
Bruļ¤leurs ā nuls pleurs!
Cendres et chants
Cachent le mort
Chez nous, errants!
ā La premie`re? Le premier coup?
Les eŅchecs, en somme? Il faut dire
Que meļ¤me a` lāeŅchafaud on nous
Appelle les premie`res...
ā Vite
Ne me regardez pas! ā Regard ā
(Elles, par cascades deŅja`!
Que faire pour quāelles regagnent
Les yeux, le dedans?)... De ne pas
Regarder!!!
Voix forte et claire,
Yeux en arreļ¤t:
ā Partons, mon cher,
Je vais pleurer!
Ah! oui! Parmi les tirelires
Vivantes (commercļ²ants ā complices)
Une nuque blonde va luire:
Colza, houblon, seigle et maŃs!
Bafouant tous les commandements
Du SinaŃ ā amazonante
Toison! ā Chevelure-diamant,
Golconde des apaisements
(Pour tous!). Dame-nature abonde
En biens! Avare: pas toujours!
Chasseurs, de ces tropiques blonds
Ou` est le chemin du retour?
Une nuditeŅ qui exsude
Le vulgaire, agrippe ā adipeuse.
Ce ne sont que flots de luxure,
Fulminante dāor et rieuse.
ā Nāest-ce pas? ā Froļ¤leur et friseŅ
Le regard. Chaque cil ā la gratte!
ā Et avant tout: pareil fourreŅ!
Geste tourniquant en torsade.
O geste arrachant rien quāa` lui
Les habits! Plus simple que boire
Et manger ā rictus! (Dāun salut
Existe, heŅlas, pour toi lāespoir!)
Bon! sļurement ou fre`rement?
Une alliancļ²ante ā alliance! ā Rire,
Nāayant pas enterreŅ vraiment!
(Et, ayant enterreŅ, ā je ris!)
Puis ā le quai, le dernier. Plus tard:
Fin. SeŅpareŅs, priveŅs de main,
Voisins se tenant a` lāeŅcart,
On va. Du coļ¤teŅ du fleuve ā un
Sanglot. Je le`che sans alarme
Le sel du mercure en bouillons:
Le ciel a eŅpargneŅ aux larmes
La grand-lune de Salomon.
Poteau. Jusquāau sang sāy cogner
Le front! Quāil se fracasse! En poudre!
Co-meurtriers eŅpouvanteŅs,
On va. (La victime ā lāAmour.)
Arreļ¤te! Deux sāaimant ā dormir
Avec dāautres? SeŅpareŅment?
ā Vous comprenez que lāavenir
Est la`-bas? ā Moi: renversement!
ā Dormir! ā Le couple a` la mairie...
ā Dormir! ā Ni meļ¤me pas, ni meļ¤me
Rythme. ā Prenez mon bras, ā je prie!
On nāest pas des bagnards en chaļne...
DeŅcharge. (Main sur main ā en fait!
Son aļ¤me sur ma main!) Comme arme
Qui charge, au long des fils en fie`vre
Fait rage, ā sa main sur mon aļ¤me!
Gage. IriseŅ: tout! Plus iris
Que les larmes? Collier-rideau
De pluie. ā Quāun quai ainsi finisse
ā Jamais vu! ā Le pont:
ā Bien? (de dos)
Ici? Le-veŅe des yeux
Calmes. (Preļ¤t ā le convoi.)
Jusque chez vous, je peux...
Pour la der-nie`re fois!
Le der-nier pont.
(Ma main: que moi, je la deŅgage?
La rende? ā Non!)
Le dernier pont, dernier peŅage.
Lāeau et les cieux.
Pie`-ces pour la mort ā eŅtaleŅes.
Un sou gracieux
Duļ¤ a` Charon pour le LeŅtheŅ.
La pie`ce est dāombre,
Dāombre ā la main. Pas un bruit quand
Ces pie`-ces tombent.
Et donc, dāombre est la main qui prend
La pie`-ce dāombre.
Sans un reflet, sans un eŅcho.
Pie`-ces ā aux tombes!
Les morts ont assez des pavots.
Le pont.
Des-tination
Des amants sans espoir, haut centre:
Pont, toi ā passion:
Convention: rien que «passage-entre».
Moi ā comme au nid
Tapie, la coļ¤te ā je māy serre.
Ni avant, ni
Apre`s: Lāespace dāun eŅclair!
Ni jambes, ni
Bras. Le treŅfonds des os lāatteste:
Seul mon flanc vit,
Que, contre le voisin, je presse.
Tout dans le flanc!
La vie! Lui ā la veille et lāoreille!
Cāest jaune et blanc
ColleŅs! A lāesquimau pareille,
ā PresseŅe, colleŅe
A la fourrure. Et vous, Siamois!
Quoi? Vous ā lieŅs?!
Cette femme-la`, souviens-toi,
Maman ā tu lui
Disais: dans son triomphe quiet,
Et toute oubli,
Elle te portait, mais ā moins pre`s!
ā Communs! Conjoints!
Vois nos jours! Tu māas berceŅe contre
Ton cļur! Plonger?
Non! Laļ¤cher ta main ā Quāon nāy compte
Pas! Et blottie,
Blottie... Inarrachablement.
Pont: non ā mari:
Amant! ā Pur Ā«passage-devantĀ».
Tu nous fais vivre,
Pont! Nos corps: paļ¤ture du fleuve!
Givre a` la vitre,
Huļtre: māextirpent ā ceux qui peuvent!
Huļtre! A la vitre,
Givre! Ni divin, ni humain!
Me je-ter vive,
Comme une chose, moi, dont rien
Du monde faux
Des choses, nāa eu le respect!
Je reļ¤ve: il faut!
Cāest nuit! Dis quāau matin, apre`s:
Lāex-press et Rome!
Grenade? Saurais-je ou` je vais,
Dans le deŅsordre
Des Himalayas de duvets?
Bre`-che, trou sans
Neige: mon dernier sang la chauffe.
Entends mon flanc!
Les vers ā cāest tellement plus gauche...
Dis, reŅ-chauffeŅ?
A qui te loueras-tu demain?
Raison: faucheŅe!
Dis que le pont nāa pas de fin
Et nāen au-ra pas...
ā Fin
ā Ici? ā Geste incolore,
Dāenfant. ā Bien? ā Je le bois.
ā Un petit peu en-core:
Pour la dernie`re fois!
Au long dāusines reŅsonnantes,
Vibrant a` lāappel des voix...
Sous la langue le secret hante
Femmes et veuves, ā a` toi voi ā
ā la` je dis le secret de lāeļ¤tre
QuāEve a` lāArbre a celeŅ, vivante:
Je ne suis pas plus quāune beļ¤te
Que quelquāun a blesseŅe au ventre.
Cļ²a bruļ¤le... Lāaļ¤me quāon arrache
Avec la peau! Au trou! FumeŅe!
Partie, lāheŅreŅsie-grand-panache,
Lāineptie, ā Ā«aļ¤meĀ» deŅnommeŅe!
ChreŅtienne, terne infirmiteŅ!
FumeŅe! De compresses ā couvrir!
Elle nāa jamais existeŅ!
Etait ā le corps, il voulait vivre,
Ne veut plus.
Pardonne-moi! Je ne voulais
Pas! Clameur des fonds eŅventreŅs!
CondamneŅs attendant quāon les
Fusille, ā devant lāeŅchiquier
Au petit jour... Le judas comme
Pris dāun rictus narquois ā pour nous!
Car cāest bien des pions que nous sommes!
Et quelquāun la` ā mais qui? ā nous joue.
Brigands? Ou dieux au bon vouloir?
Tout englobant par le judas ā
Lāļil. Cliquetis dans le couloir
Du deuil. Planche leveŅe ā deŅja`!
Puis, la bouffeŅe de cigarette.
(Crachat.) ā On a veŅcu un coup!
(Crachat.) Chemin droit qui sāarreļ¤te
Sur les trottoirs du jeu ā au bout:
FosseŅ! Saigner! Par la lucarne:
Cāest lāļil de la lune qui point...
Et sur le coļ¤teŅ je regarde,
PencheŅe ā que tu es deŅja` loin!
ā Notre cafeŅ! ā Frisson
Unique ā a` lāunisson!
Notre e`glise! O ļlot!
Couple dāun jour, tre`s toļ¤t,
Vagabonds sans adresse,
On ceŅleŅbrait la messe.
Le bazar, la lavasse,
Autre rive et printemps...
Un cafeŅ deŅgueulasse, ā
CāeŅtait du foin vraiment!
(Cāest lāardeur des chevaux
Quāavec le foin on mate!)
DāArabie ā il sāen faut! ā
DāArcadie, lāaromate
Dudit cafeŅ...
Mais comme la patronne,
Nous ayant attableŅs,
Souriait, habile et bonne, ā
Et les eŅgards dāembleŅe
Des amantes blanchies:
Vivez! On fane, un jour!
Sans-le-sou, ā nos folies,
Baļ¤illements, ā a` lāamour
Souriant, ā a` la jeunesse!
A nos rires ā pour rire,
A lāironie ā sans cesse,
Aux visages ā sans rides, ā
Surtout ā a` la jeunesse!
Aux passions ā pas dāici!
Venant dāou`? ā qui se presse,
Venant dāou`? ā qui jaillit
Dans le cafeŅ blafard:
ā Les burnous et Tunis! ā
Aux muscles, aux espoirs
Sous nos chasubles tristes...
(Lāami, quāon ne me plaigne
Pas: tant de cicatrices!)
Et nous raccompagnant,
Avec son bonnet lisse
Et le linge hollandais...
A mi-souvenir, mi-comprendre,
Comme de la feļ¤te enleveŅs...
ā Notre rue! ā Dāautres vont la prendre...
ā Que de fois nous!... ā Loin, ses paveŅs...
ā Demain de lāOuest le soleil part!
ā David avec Dieu rompt les liens!
ā Et nous, au juste? ā On se seŅpare.
ā Il ne me dit strictement rien
Ce mot superabsurdissime:
SeŅ-pa-ra-tion. ā Une sur cent?
Un mot composeŅ de dix signes:
Rien que le vide sous-jacent.
Attends! La TcheŅquie nous eŅgare!
En serbe ou croate ā on le dit?
SeŅ-pa-ra-tion. On se seŅpare...
Surabsurdissime aļ¤nerie!
Oreilles: deŅchirement brusque
A ce son ā et lāangoisse plus loin...
SeŅparation ā ce nāest pas russe!
Pas feŅminin! Pas masculin!
Pas divin! Quoi! Nous ā des brebis
Baļ¤illant quāon disperse au repas?
SeŅparation ā en quel sabir?
De sens, cļ²a nāen a meļ¤me pas,
Ni de son! Bruit creux dāune scie,
Par exemple, pour un dormeur.
SeŅparation ā ce sont des cris
De rossignols, martins-peļ¤cheurs
Chez Khlebnikov...
Est-ce possible?
ReŅservoir videŅ ā voila` lāair!
La main contre lāautre ā est audible.
Se seŅparer ā cāest le tonnerre
Sur la teļ¤te... Dans la cabine
LāoceŅan! Le cap ā le dernier
DāOceŅanie! Rues ā trop a` pic:
Se seŅparer, mais cāest au pied
De la montagne... Pied pesant:
Deux soupirs... Paume ā sans retard,
Et clou! Argument renversant:
Se seŅparer ā cāest eļ¤tre a` part,
Or nous sommes soudeŅs...
Perdre tout en un tour ā
Net! Plus rien!
Banlieue, faubourg: des jours
Cāest la fin.
Finis ā silex, deŅlices,
Nous, jours et eŅdifices.
Villas vacantes! (ā Me`re aļ¤geŅe):
Meļ¤me respect pour celles-la`!
Car cāest une action que ā vaquer!
Le creux ne vaque pas.
(Villas vacantes a` moitieŅ,
Mieux vaudrait vous bruļ¤ler!)
Pas trembler, la blessure
InciseŅe.
Banlieue, banlieue: coutures
DeŅchireŅes.
Car lāamour ā (sans enflure
Superflue) ā est couture.
Ni mur, ni pansement, ā couture!
ā Pas dāarmure pour toi!
Couture: le mort cousu dur
En terre, et moi ā a` toi!
(Le temps dira de quelle trempe:
PreŅcaire ou reŅsistante!)
En tout cas, lāami, ā deŅchirure!
Mille eŅclats et deŅbris!
Fracas! Encore heureux (ā cassure!)
Quāelle nāait pas pourri!
Pas dāinfection! Rouge ā la vie
VeineŅe sous le baļ¤ti!
Oh! ne perd pas qui rompt
En force!
Banlieue, faubourg: des fronts
Le divorce.
Cerveaux ā au vent! (Dans les
PeŅripheŅries ā gibets).
Oh! ne perd pas qui rompt et part,
A lāheure ou` lāaube point!
Une vie cousue pour toi, tard,
Sans baļ¤ti, par mes soins.
Tordue? Pas de griefs! Faubourg:
Rupture des coutures.
Ames sans appreļ¤t: plaies
Partout!...
Banlieue, faubourg... Ample est
Le courroux
Du faubourg. Entends le destin,
Sa botte dans les flaques
De boue!... Ami, juge ma main
Qui coud en toute haļ¤te:
Le fil ā va le deŅfaire!
Le der-nier reŅverbe`re!
Ici? La magie gagne ā
Regard. (Races qui croient:
Regard). ā Sur la montagne?
Pour la der-nie`re fois!
ā Collines. Crinie`re
Drue: pluie dans les yeux.
Le faubourg ā derrie`re,
On est en banlieue,
On est. Mais quāen faire?
Maraļ¤tre-vireŅe,
Plus de lieu sur terre.
Nous, ici: crever.
Un champ. Haie autour.
Fre`re et sļur ā nous deux!
La vie est faubourg. ā
Construis en banlieue!
La cause est, messieurs,
Perdue! ā Inutile...
Des faubourgs ā rien quāeux!
Mais ou` sont les villes?!
La pluie rage et broie.
Debout, nous ā deux eļ¤tres:
Rageons. En trois mois
Premier teļ¤te a` teļ¤te.
Emprunter ā cāest a`
Job que voulait Dieu?
Mais sans reŅsultat...
On est en banlieue!
A lāexteŅrieur! Hors! Hors de la ville!
Remparts franchis! Tu comprends?
Vivre est un lieu ou` cāest impossible:
Le quar-tier juif, du dedans...
Et ne vа-t-on pas le front plus haut,
En devenant juif errant?
Aux yeux de qui nāest pas un salaud,
Le po-grome juif eŅtant
La vie. Ne vit que graļ¤ce aux nombreux
ReneŅgats! Graļ¤ce aux Judas!
Plutoļ¤t sur les ļles de leŅpreux,
En enfer! ā mais pas dans la
Vie, ā que pour les reneŅgats, que pour
Le bourreau: a` lui ā la brebis!
Le droit a` ma carte de seŅjour
Je le pieŅtine! Jāen ris!
PieŅtineŅ! Bouclier de David ā
VengeŅ! Viser dans la glu
Des corps! Nāest-il pas enivrant: vivre ā
Le Juif ne lāa pas voulu?!
Ghetto des eŅlites! Au trou! Tiens!
Pas de pitieŅ! Que des gifles!
En ce monde-ci hyperchreŅtien
Les poe`tes sont des Juifs!
Aiguiser les couteaux sur
Le roc, ou bien balayer
La sciure! De la fourrure
Sous les mains ā mouilleŅe!
Eh bien!, les sļurs, quoi?!
ā Force et seŅcheresse
Dāhomme! Sous les doigts ā
Larmes, non averse!
De quels charmes maintenant
Parler? Sur tes biens ā lāeau troļ¤ne!
Apre`s tes yeux de diamant,
Me ruisselant sous les paumes,
Fin de la fin. Cesse
Pour moi ā le naufrage.
Caresses, caresses
Le long du visage.
Cāest notre orgueil a` nous deux ā
Polonaises, a` nous autres ā
Marina. Apre`s tes yeux
Dāaigle pleurant sous mes paumes...
Mon ami, tu pleures!
Pardon! Tout est mien!
O sel et rondeurs
Au creux de la main!
Larmes dāhomme sont brutales.
Sur le craļ¤ne ā la massue!
Pleure! Et reŅpare plus tard
La honte avec moi perdue.
U-ne mer relie ā
Les poissons! Se le`ve:
... Coquille sans vie,
Le`vres contre le`vres.
En larmes.
De lāoseille ā
Au gouļ¤t.
ā Demain
Au reŅveil,
Moi ā ou`?
Le sentier a` moutons ā
Descend. Ville en vacarme.
Vers nous, trois filles vont.
Elles rient. Face aux larmes
Elles rient, ā plein midi
Terrestre, hautes creļ¤tes
Marines!
ā Elles rient
De tes larmes abjectes,
Indues, dāhomme!, visibles
Dans la pluie: plaies strieŅes!
Perle honteuse quāexhibe
Le bronze du guerrier.
De tes larmes, ā oh! verse! ā
Premie`res et dernie`res.
Tes larmes, ces perles
Que ma couronne acquiert.
Mes yeux leveŅs ā exprе`s!
Ils traversent lāaverse,
Fixes. Fixez plus pre`s,
PoupeŅes de VeŅnus! Reste
Ce lien-ci plus eŅtroit
Que lāattrait et lāeŅtreinte.
Le Chant des Chants nous doit
La parole ā on lāemprunte,
ā Obscurs oiseaux: contraint,
Salomon sāeŅmerveille,
Puisque pleur en commun
Est bien plus que sommeil!
Lui ā ployeŅ, eŅgal ā passe
Les creux dāombre en arceaux,
En silence, sans trace ā
Comme sombre un vaisseau.
Envoye de la mer